Enfant intérieur et timidité

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Nous pouvons nous représenter notre enfant intérieur comme le gestionnaire de nos émotions, c’est lui qui les dirige et les commande. Comprendre et prendre soin de son enfant intérieur pour les timides est une démarche utile si l’on souhaite surmonter ce trait de personnalité.

Au niveau des émotions, nous ne devenons jamais réellement des adultes. Nos sentiments ne murissent pas vraiment. Le chagrin d’un enfant de trois ans est le même que celui d’une grande personne. Nous avons simplement appris à mieux l’accepter et composer avec.

Tant que nous ne reconnaissons pas nos émotions et que nous ne satisfaisons pas les besoins qui en découlent c’est lui qui est au contrôle.

L’enfant intérieur est d’une certaine façon la représentation de toutes nos peurs, nos souffrances, les rejets, les abandons, la solitude et le manque de soutien que nous avons pu vivre ou que nous redoutons.

Pour les timides c’est la plupart du temps lui qui est le chef d’orchestre.

« Des fois les grandes personnes faudrait les secouer pour faire tomber l’enfant qui dort à l’intérieur. »

Gilles de Paris
Enfant intérieur et timidité
Allons à la découverte de notre enfant intérieur.

Comment découvrons-nous notre enfant intérieur ?

Nous le rencontrons souvent, lorsque nous réagissons de façon excessive à certains événements ou contextes particuliers. Quand par exemple en tant que timide nous n’osons pas prendre la parole ou que nous sommes paralysés par une situation tout à fait anodine.

Dans ces cas-là, c’est l’enfant intérieur qui est aux commandes.

À chacune de nos réactions disproportionnées, quand nos sentiments sont inadaptés à la situation réelle nous pouvons être sûrs que c’est lui qui s’exprime.

Toutes les fois où nous nous sentons dépassés ou nous perdons nos moyens. C’est lui qui a pris en main notre comportement. Ne dit-on pas aux personnes excessives: « ne fait pas l’enfant ».

Ainsi lorsque nos besoins guident de façon absolue notre conduite c’est que notre enfant intérieur fait son « caprice  » qu’il exige que l’on s’occupe de lui.

En observant objectivement et d’une manière bienveillante ces situations où nous le laissons nous guider, nous sommes alors plus à même de reprendre le contrôle.

De la sorte, nous pouvons comprendre nos réactions les plus excessives et rassurer notre enfant intérieur. Lui apporter la sécurité et tous les autres éléments dont nous avons nous-mêmes besoin.

Est-ce que tout le monde en a un en lui ?

Il est fort probable que oui. Nous avons tous jadis perçu le monde avec des yeux d’enfant. Ce qui fait la différence c’est que certains l’occulteront et que d’autres auront trop tendance à le laisser diriger.

Il reste en nous des souvenirs de ces perceptions des premiers pas. L’enfant en nous se souvient de son incapacité à maitriser le cours des choses, de sa quasi-impuissance face à sa destinée.

Il garde en mémoire de nombreuses injustices, il sait par expérience qu’il est compliqué d’avancer sereinement dans ce monde immense et incompréhensible.

Cependant, il a compris qu’il y a une solution à court terme. Crier, pleurer, s’agiter et exiger de l’attention. Parfois, il peut adopter un comportement inverse et devenir passif. Se replier sur lui-même se réfugier dans son imaginaire et patienter jusqu’à ce que l’on vienne à son secours.

Si les secours ne se présentent pas à lui rapidement, alors c’est le désespoir, la peine et la frustration. C’est pourquoi une fois adulte nous devons secourir notre enfant intérieur.

En conséquence, nous limiterons nos peines, nos peurs et tous les facteurs négatifs qui peuvent nous empêcher de nous aimer et d’avoir confiance en nous.

Si notre enfant intérieur est comblé et choyé, il est capable de patienter avant d’obtenir satisfaction, il devient  » sage « et laisse en paix l’adulte que nous sommes devenu.

En tant qu’adulte nous avons tendance à n’apprécier que notre côté mature et nous oublions souvent certes partie enfantine résidente au plus profond de notre être.

L’oublier, l’occulter c’est risquer de la laisser prendre le contrôle. Si notre enfant intérieur est timide, il est possible que nous développions une personnalité timorée qui aura des difficultés à s’affirmer et qui aura probablement une certaine mésestime de lui-même.

Enfant qui court
Est-ce que les parents créés les enfants ? Ou est-ce l’inverse ?

Pouvons-nous lui laisser libre cours ?

Comme pour un enfant, il est déterminant d’éduquer notre enfant intérieur, de lui donner un cadre et des limites. L’accompagner, être à son écoute, mais sans non plus le laisser faire tout ce qu’il veut.

On nous a généralement appris à nous comporter en adulte et à réprimer l’enfant qui persiste en nous. De la sorte, nous parvenons le plus souvent à freiner, à inhiber son côté capricieux, colérique, mais pas toujours.

Dans ces cas-là, c’est comme s’il prenait sa revanche pour l’attention et le soin que nous ne lui avons pas accordés. Ainsi, il resurgira plus en colère et exigeant que jamais et de façon complètement inattendue.

Plutôt que de vouloir contenir son côté négatif ce qui ne fera qu’augmenter les peines et les frustrations. Il est préférable de le guider dans le développement de ses côtés positifs. Ne pas punir, mais encourager.

Grâce à notre enfant intérieur, nous possédons en nous un immense potentiel de créativité, de spontanéité, d’enthousiasme et de gaité.

Ce sont ces éléments qu’il est utile de stimuler. C’est ce qui manque souvent aux personnalités timides et timorées, cette spontanéité et légèreté spécifiquement enfantine.

Lui laisser libre cours dans ces aspects positifs peut nous permettre de percevoir les choses et nous-mêmes avec un regard plus confiant. Plus serein et indulgent.

De cette manière, nous évitons également le désaccord fréquemment vécu par ceux qui répriment leur enfant intérieur. Beaucoup d’adultes ont mis de côté involontairement ou pas l’enfant qui sommeille en eux.

Du fait, ils ne peuvent bâtir un amour-propre sain et une confiance en eux solide.

Laissons notre enfant intérieur s’amuser, découvrir et rire. Rassurons-le lorsqu’il a de la peine et encourageons-le à surmonter les difficultés de l’existence.

Que faire pour mon enfant intérieur ?

Dans un premier temps. Il faut prendre conscience de son existence et par la suite reconnaitre qu’il est possible qu’il souffre. Nous remémorer même si cela peut être pénible ce que ressent un enfant plongé dans la détresse.

Il sait que nous sommes la seule personne à même de l’aider et il se met en colère si nous persistons à l’ignorer. Il est terrifié à l’idée que nous ne l’aimerons peut-être jamais de la façon dont il en ressent le besoin.

Nous devons être emphatique envers lui et comprendre la pertinence de ses sentiments. Souvent ce petit enfant porte des souffrances bien trop lourdes pour son âge.

Cette phase consiste à nous comporter vis-à-vis de lui comme on le ferait avec n’importe quel enfant qui souffre.

-Que se passe-t-il ?

-Quelle est l’intensité de ce qu’il éprouve ?

-Qu’est-ce qui provoque cet émoi?

-Quel est le besoin non satisfait ?

Agir envers lui en adulte clément et compréhensif, nous sommes les seuls à pouvoir nous occuper de lui. Diriger son attention vers soi et interroger l’enfant intérieur dans une démarche positive de croissance.

Malgré qu’il soit important de le considérer et de s’occuper de lui. Il faut également saisir que notre personnalité ne se limite pas à celle de notre enfant intérieur. Rappelons-nous qu’il n’a d’emprise sur nous que dans la mesure où nous l’ignorons, que nous nions son existence.

homme qui guide un enfant
Guider notre enfant intérieur vers ce dont nous avons nous-mêmes besoin.

Comment entamer le dialogue avec lui ?

Un dialogue favorable à l’épanouissement de notre enfant intérieur ne peut être que bénéfique pour nous et l’accroissement de notre amour-propre. Commençons à lui parler en lui disant des choses rassurantes, je suis là, je t’écoute, je peux et je veux t’aider.

Je te comprends, je ne suis pas en colère après toi. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il nous accorde sa confiance immédiatement, car ça fait longtemps qu’il patiente.

En lui prodiguant douceur et attention, il commencera à nous écouter.

Soyons disposé à être le parent compréhensif et modèle qu’il a toujours voulu, mais jamais obtenu. Tout comme nous il a besoin d’amour et de sécurité.

Il ne peut y avoir de conversation bien définie, il faut laisser notre cœur nous guider. Grâce à ce que nous connaissons de nous-mêmes et de notre histoire les mots viendront naturellement, spontanément.

Ne nous voilons pas la face, nous savons ce qu’il a besoin d’entendre. Lui exprimer nos sentiments et lui accorder notre amour sans condition, c’est lui donner la possibilité de se libérer de sa souffrance.

Aidons-le à prendre confiance en lui en l’encourageant en écoutant ses peines et en le rassurant. Apprenons-lui la patience quand il fait des « caprices « .

Au-delà de l’attention et de l’affection, il a aussi besoin d’autorité et de discipline pour surmonter les frustrations qu’il peut rencontrer. Également acquérir les ressources qui lui permettront de faire face à l’adversité.

Pour les timides comme pour les autres, avoir un discours chaleureux et encourageant envers nous-mêmes et notre enfant intérieur ne peut être que positif dans la recherche de bien-être et de croissance personnelle.

Comprendre et aimer notre enfant intérieur équivaut à limiter nos peines, à mieux comprendre nos réactions, à avancer plus sereinement dans l’existence.

Être en accord avec lui et nous-mêmes n’est pas la clef pour surmonter la timidité. Mais cela fait partie des éléments qui nous permettront d’augmenter l’estime de soi et de changer les perceptions que nous avons de notre existence.

Merci de m’avoir lu.

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